jeudi 8 janvier 2009

Kheuin~Dioweuh~Sht'haah : La Génèse

Au début, il y avait le thé. Le thé était alors unique et composé d'un seul élément primordial, que l'on appelait Amathys. Cette substance était une, indivisible et incolore, et pourtant fortement odorante et goûteuse, pour peu qu'il y ait eu quelqu'un dans ce temps-là pour y goûter, ç'aurait été l'expérience culinogustative la plus impressionnante que l'on eut vue.

Et pour un temps relatif, cela fut bon.

Mais l'Amathys, dans son existence, ne pouvait pas qu'exister, car il devait exister dans un endroit et à un moment. Autrement il aurait simplement été, et le thé n'est pas. Car les choses qui sont n'ont pas de nom. Parce qu'un nom est défini dans un contexte linguistique, temporel et spatial, et ne peut donc que désigner une chose de même nature que lui dans la hiérarchie des États – que nous expliquerons plus loin. Or le thé n'étant pas, l'existence supposait dès lors un contexte, spatio-temporel d'abord, et entropsurde ensuite. Donc le thé se trouvant soudainement fini dans un espace théoriquement infini, ne trouva qu'une solution : il fallait que sa présence finie se manifeste à tous les endroits en même temps. Mais comme il n'avait qu'une seule présence et qu'une présence indivisible ne peut a priori se trouver en plusieurs endroits en même temps, car cela supposerait une projection de soi qui alors rendrait potentiellement irréelle toute manifestation intermédiaire, il n'y avait qu'un seul moyen : la présence Amathys devait se déplacer à une vitesse infinie de manière à remplir simultanément tout espace et toutes dimensions. Ainsi s'engendra sans engendrer : Azoulou, le dragon théérique primordial, à la fois fini et infini, à la fois omniprésent et figé dans le temps. Azoulou est le mouvement perpétuel, omnivite, inexorable et indétournable.

Et pour un temps relatif, cela fut bon.

Mais à partir de ce moment, le thé n'était plus unique puisque Azoulou était distinct de l'Amathys. Et n'étant plus un, il put dès lors prendre conscience qu'il existait autre chose que lui, et donc qu'il existait lui-même indépendamment du thé. Ainsi apparut la conscience de Azoulou, et avec elle vint pour lui la capacité de faire des choix, et donc s'inventa propassivement la possibilité et tout ce qui en découle.

Et pour un temps relatif, cela fut bon.

Le premier choix de Azoulou – comme il évoluait dans un espace théoriquement infini et pro-rempli de thé et qu'un tel environnement laissait peu d'occupations possibles à ce moment – son premier choix donc, fut de refuser de passer par un point donné de l'univers. Ce point de l'univers n'étant pas touché par le mouvement de Azoulou, donc dénué de la saveur incolore du thé primordial, se trouva alors et automatiquement totalement entropsurde, car ce point privé de toute primordialité n'avait plus de raison d'être et n'était théoriquement même plus lié, d'aucune façon, à notre univers. Ainsi fut donc procréé l'absurde, qui n'a pas de raison d'exister et existe tout de même en-dehors de la présence omnivite de Azoulou.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire