jeudi 21 mai 2009

L'Attente

Avril, siècle vingt et un, page du journal
D'un homme vieux, d'un homme à l'incurable mal ;
Je suis laid, je suis gris, je suis à la merci
Des rêves de là-bas, des souvenirs d'ici,
D'une douleur aigûe à la pointe de glace,
Aux gromaces saugrenues de ma triste face ;
Les reflets se succèdent en mouvements blonds
D'écume marine et d'algues flottant des criques
Comme au creux d'un arbre, les anneaux concentriques
Décomptent les anniversaires dans le troncs ;
Et l'océan parle le langage des siècles
Un dialecte inesthétique, brouillon, rustre,
Dont les vers ne riment pas, dont les mots s'épèclent,
Sans goût pour la subtile poésie des lustres ;
Je n'ai à répondre nul écho d'avenir
Mais plutôt passé ; des anneaux de souvenir
Et chaque vague est comme à mon âme d'enfant
Le martèlement fanatique de Vulcain
Qui forge avec rage les rides de demain
Pour me les marquer de son fer chauffé à blanc ;
Du haut de ma forteresse, du haut du phare
Dont j’ai fait ma maison, celle de ma mémoire
Il m’est hardu de voir, sans repos prévisible
Déferler, guidés par un Éole invisible,
Les afflux des marées et les reflux des plages,
L’immuable horizon comme seul paysage ;
Car à l’instar des flots qui remuent sur la berge
Ma nature est changeante mais je reste en place
Flegmatique gardien du titanesque cierge
Qui guide les vaisseaux à rebours sur leurs traces

Les bateaux vont et viennent ; dans leur cargaison,
De truculents contes des autres latitudes
Ressassant l’effroi, l’ineffable solitude
D’un équipage soumis à Poséidon ;
Rapportant des trésors de Shangaî et de Spartes,
Flanquant des îles dont ne parle aucune carte,
Ils retrouvent leur serviteur, patient, curieux,
Nourrissant le phare pour leur retour glorieux

Les soirs se suivent et je rêve des grands larges
Certaines nuits, je me réveille entre deux songes
Et à la limite océane qui prolonge
Les choses célestes dans le plancher des barges
Il me semble voir se créer, à même l’eau
Les formes fantasques de maints Léviathans,
Des serpents ailés, attelés à des chariots
D’obsidienne, de basalte et de diamant ;
Ils murmurent les légendes immémoriales
Plus vieilles que les dieux, l’almanach d’Akasha ;
Par-delà la ligne où l’aurore boréale
Se reflète dans le calme rideau de kasha,
Je conçois qu’il existe un tout autre pays
D’où même le poète revient ébahi ;
Je ne peux que lancer mes doigts à la conquête
De ce royaume qui s’incarne dans ma tête
Aux collines d’argent, à la prairie dorée
Où reposent les ysopets d’Hyperborée

De cet eldorado cent d’océans me viennent,
Par le murmure des vents, la mélodie des vagues
La funeste élégie des flûtes arcadiennes
Chargées du poids de la sagesse dont se targuent
Les années ; Et pourtant, après soixante-seize
D’entre elles, me voici pas plus sage qu’à treize ;
Me voici fantasmant sur d’autres continents
Plein de plans pour plus tard et rien pour maintenant ;
Ah ! L’attente… l’attente, n’y ai-je perdu
Que des bribes de vie, des morceaux de vécu ;
Non ! L’attente, j’y ai voué toute une existence,
Du repos aujourd’hui pour mieux marcher demain
Car là je serai riche, là j’aurai la chance,
J’aurai tout le loisir et j’aurai les moyens ;
Demain, demain, il arrivera, mon Argot !
Et je serait Ulysse, et je serai Jason
Ou peut-être Homère, et j’écrirai les chansons,
Les poèmes, les épopées de nos travaux ;
L’attente… l’attente, une de plus, une encore !
Elle est judicieuse, avisée ; une Grande Ourse
Pour qui n’a pas le zèle et n’a pas les ressources
Pour l’oisillon qui cherche la force d’éclore !
Car à quoi bon partir l’esprit las et oisif,
Prendre la mer avec un radeau comme esquif ?
Pourquoi craindre le pire pour tenter son heur
Quand il est possible de troquer le meilleur
Contre un peu d’attente ? L’empyrée aie ces fiers
Qui voyagent d’un pied et de l’autre rêvassent,
Qui ont pour toute épée que leur esprit sagace
Et pour toute armure le reni des revers !

Je désirais naviguer les mers jusqu’aux sources
Suivre Ra en direction de l’occident
Mais je ne possédais ni les savoirs des vents,
Ni les arts des voiles, ni pécule à ma bourse ;
Et me voici ainsi, depuis le siècle vingt,
Borné à ma tour, mon Hypérion marin
Les vaisseaux vont et viennent, presque à l’unisson
Sombrent, puis réémergent, après l’horizon
Et je me languis, moi gardien de phare sage
J’attends que mon Argot me convoque au voyage
Je partirai léger, sans idée de retour
Pas de calendrier ; je compterai les jours
Selon le nombre de pages à mon poème
Ressassant nos labeurs, notre vie de bohème

Les nefs reviendront par ma chandelle guidées
Mais la trouveront solitaire, abandonnée
Les marins verront encore pour des années
Se consumer la flamme du beffroi évidé
Et si jamais le phare venait à mourir,
Grand bien leur fasse ! Ils m’attendront pour revenir !

lundi 27 avril 2009

Sonnets pour Sarah

I - Le Jeu

Princesse, obligée, pieuse et vaine par ton nom
À l'hésitation prudente et orgueilleuse
Mais aux manières frivoles de passion
Un masque, semble-t-il, à la mine sérieuse

Te prétendre fée quand t'habite la fureur
De blesser d'une gifle, de blesser d'un mot
Serait bien inculte, tant tu as la douceur
D'une licorne qui tue à coups de sabots

Coquine, taquine, que tes doigts me surprennent
Quand, engagés dans un élan que rien de freine,
Ils prennent d'assaut mes côtes, puis se retirent

Sirène, méduse, que tes pièges violents
Trahissent devant tous ton manège insolent
Que par ton combat, tu cherches à me séduire !

II - Le Corps

À une blonde qui se veut farouche
D'un orgueil évident, comme un mépris
Pour le suave attrait des chairs qui se touchent
Préférant au corps les jeux de l'esprit

Comme qui rit des mouvements fluviens
Des hanches cambrées qui suivent les flots
Et des yeux curieux qui, bleus, diluviens
Suivent les sons, se rinçant aux échos

Combien m'attise ta mire gênée
Aux allures d'une Europe peinée
À l'intention chaste d'Artémise

Combien me hâte alors de te connaître
Dans les plus occultes plis de ton être
Comme d'explorer la terre promise

mardi 31 mars 2009

À la belle au masque ionique

Invoquer le chevalier, cela vous fait-il
Altesse à soustraire des griffes du démon ?
Quel béhémoth peut bien retenir en exil
L'écrivaine qui va de ses mots, sans un nom ?
Peut-être l'univers vous est-il étranger
Peut-être que les blessures semblent profondes
Je ne puis guérir les maux nombreux de ce monde
Sinon arracher l'alganon à votre pied
L'espace d'un instant, oublier qu'il existe
L'opéra valkyrien de la grasse choriste

lundi 30 mars 2009

Papillon volage

Un papillon volage aux ailes argentées
Neveu du fin nuage et des aubes chantées
Dans ses yeux réfléchis, le monde et sa douleur
Agonisaient, déchirés de raies de couleur
Il contemplait l'aurore, saoulé d'ambroisie
Les hauts bouquets de flore jaune et cramoisie
Et vers les cirrus blancs où Morphée se repose
Prit fièrement son envol de sa planche rose

vendredi 27 mars 2009

Total Humping of the Cow

(Chanter sur l'air de Total Eclipse of the Heart, par Bonnie Tyler)

Hump around
Every now and then I see something so much bubbly and tonight's a night in town
Hump around
Every now and then I feel like a flattened tire and listen to bananas in my ears
Hump around
Every now and then I move on to something sweeter and stronger and more acid and more brown
Hump around
Every now and then I get a little bit terrified and then I see a tap of James Squire
Hump around, bovine
Every now and then I quaff some malt
Hump around, bovine
Every now and then I bathe in salt

And I'll screw it all tonight
And I'll screw it in the keister
And in the mouth to violent blight
Then move on to something tighter
And I'll only be making it once
'Cause I will never pause...

Together we can assemble a gangbang of three
Or even four or six, I'm not that hard to please (hard to please)
I don't know what to choose, the behind or forepart
I'll just have both, and so will you, if you bend forward

And it's already midnight
I booty-call my whore tonight
I booty-call my whore tonight

Once upon a time, she used to pick up calls
But looks like there's nobody home now
Nothing I can do, total humping of the cow
Once upon a time, she would long for my taste
But now there's someone else, I feel daw
Nothing I can say, total humping of the cow

Hump around, bovine
Hump around, bovine

Hump around
Every now and then I drown my sorrow... no really ! I'm wet with martini...
Hump around
Every now and then I know I shouldn't kill myself, but then I find that I've lost some limbs
Hump around
Every now and then I see I'm in five pieces, roll over to my hands and screw them
Hump around
Every now and then I masturbate 'til dawn and wake up with my head in lethal pain
Hump around, bovine
Every now and then I'm tore apart
Hump around, bovine
Every now and then I pall and fart

And suddenly it comes to mind
And I realize my error
Understand the fate of my kind
As I see cups of cream and butter
And no one shall see me again
I fade out in the rain

Together my beloved gather to mourn my fall
All dressed in black with spots of white they cry and crawl (cry and crawl)
Don't do that, instead run like the end of the world
You'll end up in smoked meat or as someone's call girl !

I run like hell tonight !
And hump everything on my path
And hump everything on my path

No one ever saw me again alive and sound
Except the butcher in that old town
Nothing I can do, total humping of the cow
A burger bread the sole witness of my whereabouts
Not so bad, I'll end up in a mouth
Nothing I can say, total humping of the cow

Analyse de mon blogue

Petite analyse de mon blogue après bientôt trois mois d'existence. Je trouve que trois mois est une bonne période, c'est généralement le point où une relation amoureuse soit a) entâme le chapitre physique, b) commence à lâcher le chapitre physique, ou c) rencontre ses premiers problèmes de dépendance affective alors que l'un des partenaires veut commencer à revoir ses amis, mais pas l'autre. Trois mois c'est aussi une fin de mi-session. Mais surtout, trois mois, c'est l'âge où un bébé commence à voir plus loin que le bout de son nez, se reconnaître dans le miroir, émettre des couinements qui ont une signification, et ressentir de l'anticipation à l'idée future du boire, du bain et du dodo. Un éveil de conscience, donc. Voilà, alors éveillons la conscience de mon blogue.

La première chose qui me vient à l'esprit est de regarder les catégories contenant le plus de billets. Dans l'ordre, du plus grand au plus petit, la médaille d'or revient à la follerie, suivie de l'argent pour les nouvelles littéraires, la poésie et le chiâlage, et finalement le bronze revient à la société et à la politique et... à moi-même ! En résumé, je suis à ce jour un cinglé pessimiste mais littérairement créatif, ayant un souci égal de sa communauté et de la vie en groupe et de sa propre personne (qui est très importante, soit dit en passant). Trouvez-vous que ça me ressemble ? Moi je trouve que ça fait très "journaliste" comme profil... Ça me fait peur...

Grâce à Google Analytics, je suis en mesure d'analyser d'autres informations. Par exemple, je sais que la recherche sur Google qui a conduit le plus de visiteurs sur Singularité Textuelle contenait les trois mots-clé suivants : "pompiers montréal chats". Allez faire l'expérience, c'est vrai vrai vrai ! Je suis sur Google à ces trois mots-clé ! Encore plus dérangeant, la deuxième recherche qui a conduit le plus de gens ici est : "thierry vaglia" ! Avoir su, j'aurais utilisé ça comme argument de drague il y a longtemps déjà !

- Je ne pense pas que ça peut marcher, toi et moi.
- Oh, mais c'est qu'il y a une chose que tu ne sais pas de moi...
- Ah, vraiment ?
- (Murmure :) Je connais Thierry Vaglia.
- Oh my God ! Je... Je savais pas, je... Oh, je suis tellement épaisse...
- Yes, yes you suuuure are...

Merci à Zone de libre-échange anarchique et à Exvagus pour être les deux sources de référence par excellence.

La page la plus visitée hors de la page d'accueil, surprise surprise, est mon billet sur la manifestation du 15. La moyenne su temps passé sur cette page frôle le 5 minutes.

Sinon, que dire... 58 billets en 80 jours exactement, soit une moyenne de 1,379 billets par jour, ou un billet toutes les 119172.41379 secondes, arrondi ça va de soi. Je ne suis pas content de ce score. Pour les trois prochains mois je vise le billet toutes les 90000 secondes. Et des billets pertinents ! Je vise aussi une réduction de 80% de mon taux de "chiâlage".

Voilà, c'était mon billet le plus égoïste de ma part depuis que j'ai pris conscience de mon image dans le miroir. Allons en paix.

jeudi 26 mars 2009

La Rose

La Rose, rouge foncé de désespérance
Taciturne, aux pétales d'une étique engeance
Noyée sous un indiscernable devenir
Se relève à l'instant, mais pour mieux s'accroupir
Elle envie quelconque Pissenlit qui reluit
Elle si vertueuse, déchoit sans un bruit
Navrante caricature, majesté potentielle
Elle qui était tout, maintenant n'est plus belle

mercredi 25 mars 2009

Nouvelle Express : Nouveau fichier SEX !

Macrosoft a annoncé hier sur ONN qu'un nouveau format de fichier système ferait son apparition. Il s'agit du format System Extended, qui portera l'extension ".sex".

"Notre intention", rapporte M. Johnson, téléphoniste au service technique de Macrosoft depuis maintenant 17 ans, "enfin leur intention, comme je ne suis pas dans le projet... Leur intention, bref, est de créer un fichier totalement indécodable par les hackers. Macrosoft prend pour acquis que tout hacker ou informaticien en général serait totalement incapable de lire un fichier .sex, et encore moins de l'utiliser. C'est un raisonnement logique qui s'appuie sur des années d'observation sur le fonctionnement du cerveau des personnes qui passent une certaine proportion de leur temps devant un écran."

Nous avons demandé à M. Johnson plus de détails sur le sujet. Il nous répond avec plaisir : "Le logarithme de ce fichier défie totalement la logique d'un informaticien ou de n'importe quel 'geek' de ce genre. Je vous donne trois exemples, mais ils sont assez techniques, alors j'essaierai de vulgariser. Le fichier p3n1s.sex est un algorithme absolument basique qui s'assure de combler des trous dans la mémoire, s'assurant ainsi que l'ordinateur roule à pleine capacité. Mais c'est écrit de telle manière qu'un hacker ne sera capable de voir qu'un programme affectant sa propre machine. Il sera incapable de l'utiliser sur les autres."

"Second example : le fichier v491n4.sex ; celui-ci est simplement trop étrange selon la vision 'geek'. Laissez-moi vous assurer que les 'nerds' n'ont jamais vu ça de leur vie ! C'est tout ce que je peux en dire sans tomber dans des termes trop ésotériques."

"Dernier example : CL170r1$.sex." (Il nous nomme fièrement chaque lettre et numéro du nom de fichier sans même hésiter) "Ça, c'est une innovation : non seulement ce fichier est extrêmement difficile à trouver, et un informaticien ne saura pas du tout comment l'utiliser, mais en plus il est bâti pour qu'en plus, tous les hommes sont complètement bafoués par sa complexité. Ça peut paraître étrange comme initiative, mais seules les femmes ont la 'manière de penser' pour pouvoir l'utiliser. C'est pourquoi seules des femmes y ont accès dans la compagnie. D'ailleurs, elles ont l'air d'avoir beaucoup de plaisir à jouer avec..." (Johnson se perd momentanément dans ses pensées).

Et quand ces fichiers seront-ils disponibles ? "Nous travaillons déjà sur le concept d'un Windows WCC, ou Windows With Closed Curtains. L'objectif de ce nouveau Windows est de créer pour l'utilisateur même le moins expérimenté un climat de confort où il sera libre d'explorer en paix, et l'interface permettra à plusieurs personnes d'être en même temps sur le même système d'exploitation, en supposant que la machine ait la 'force' nécessaire. Mais je ne vous en dis pas plus."

C'est un dossier à suivre pour tous les informaticiens. Des paris s'ouvrent déjà à savoir si ceux-ci trouveront malgré tout un moyen de se mettre à jour dans le domaine. En attendant, des forums sont ouverts partout sur la planète, et les recherches de livres de la collection "For Dummies" ("Pour les nuls") battent des records.

mardi 24 mars 2009

2012, L'Odyssée du monde "space"

Quatre faits divers que j'ai compris en réfléchissant un minimum ; et mes prédictions les concernant.

2012

Je sais pourquoi 2012 s'annonce comme la fin du monde. Vous allez voir, ça fait peur. C'est un exercice de chiffres vraiment intense. Vous êtes prêts ? Alors regardez le nombre : 2012. Vous prenez le 2. Vous additionnez OU soustrayez 0 (vous pouvez faire les deux, c'est fou !), vous divisez par 1, et vous soustrayez 2. Qu'obtenez-vous ? Mais 0, bien sûr !
Encore plus fort : Vous prenez tous les chiffres et vous les multipliez tous entre eux, dans n'importe quel ordre, et vous arrivez toujours à 0 !
Preuve que 2012 est une date fatidique qui nous mènera au zéro universel et donc à l'Apocalypse.
Voir tous ces zéros me donne envie d'une omelette.

Caramilk

On ne sait toujours pas comment on fait la Caramilk. Mais j'ai une théorie.
Ce sont des extraterrestres venus d'une petite planète de la galaxie d'Andromède qui ont découvert une mine où, apparamment, on pouvait extraire du caramel pur de plusieurs carats. Ce fut toute une découverte. Un jour, en creusant de plus en plus profondément grâce à la technologie de leur équivalent de nos Nains, de pauvres octupèdes sans ami, ils ont trouvé un temple souterrain où vivait depuis des générations une sorte de culte dédié à la fabrication de ces chocolats fourrés au caramel.
Évidemment, leur première décision fut de tuer tout le monde présent.
Ainsi le secret fut perdu.
On se fout de comment c'est arrivé sur Terre. Ma théorie farfelue vaut bien la vôtre ! Parce que toutes vos théories sont farfelues, jusqu'à la dernière !

Illuminati

Ils sont de retour. Aujourd'hui ils fabriquent des lampadaires. Pensez-y, comme ça ils peuvent voir, à tout moment, où vous êtes dans la rue !
Bientôt il n'existera plus de ruelles sombres et il n'y aura plus moyen de cacher une quelconque agression, sauf bien sûr celles perpétrées par les Illuminati eux-mêmes, qui seront tellement éclairées qu'elles nous aveugleront, et nous ne verrons rien.
Je prédis qu'en 2015, la moitié de la population des grandes villes, et la totalité des gens en politique, seront aveugles.

Sexe

Le sexe est une conspiration du genre humain pour accroître le nombre de fidèles dans sa secte mondiale. Et nous y participons tous. Nous devrions demander à ce que le gouvernement prenne des mesures pour faire cesser cette conspiration d'échelle mondiale qui a sa plus forte influence, manifestement, en Chine et dans les pays du tiers-monde.
L'effort des braves anarchistes de libérer le sexe du joug de la reproduction, en inventant la contraception, est même en train de se faire entraver par des moyens de reproduction sans sexe, par exemple la fécondation in vitro. Bientôt, le sexe ne sera même plus requis et les anarchistes idéalistes devront trouver d'autres moyens pour empêcher cette décadence humaine qu'est l'enfantement.
Je prédis qu'au détour de 2020, le sexe ne sera plus nécessaire à quoi que ce soit.

Hommage à ma soeur Roxanne qui est présentement à l'hôpital dans d'atroces souffrances, et à mon neveu Brandon qui ne devrait pas tarder à naître.

jeudi 19 mars 2009

Généroégalisationnisme

Une scène me trouble.

J'embarque dans l'autobus. Un homme me fait suite. Légèrement habillé, transportant un sac en plastique peu volumineux et semblant contenir quelque chose de pas très précieux, le quidam a tout l'air d'un itinérant, ou pas loin. Il se met à parler avec le chauffeur du car. Curieux, j'empêche ma musique de déranger mon ouïe. Disons que pour les besoins de l'histoire, l'itinérant s'appellera Hobo, et le chauffeur sera Yoshi. Parce que ça ressemble à "ochi", qui veut dire "non" en grec.

Donc Hobo parle avec Yoshi. Il lui dit qu'il n'a pas l'argent pour payer son droit de passage, et demande à faire quand même un petit bout. Probablement plus pour se protéger du vent que pour aller réellement quelque part. Yoshi refuse. Hobo insiste. S'ensuit une longue discussion qui stagne notre autobus puisque, on s'en doute, Yoshi refuse de partir avec cet énergumène à bord.

Au bout de deux minutes, Hobo sort de sa poche de la menue monnaie, la compte. Manifestement pas assez pour s'aquitter de son droit de passage. Pour prouver sa volonté de suivre les règles, il dépose tout de même toute sa fortune dans la petite fente, sans lui dire adieu.

Je me demande comment Charon aurait réagi, lui.

Yoshi, pour sa part, se contente de tenter de raisonner Hobo, et lui assure qu'il vient de refuser une faveur similaire à un autre passager, et qu'il est soucieux de l'égalité de ses concitoyens.

C'est alors que l'inévitable se produit *roulement de tambour* : une jeune femme assise non-loin se lève et va payer le reste du billet de Hobo.

Yoshi, résigné, tend son ticket à Hobo qui doit bien rire de sa gueule, et démarre enfin son engin, direction seconde étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Hobo va parler à sa nouvelle amie. Leur histoire finira alors que la femme descend du car, trois arrêts plus loin.

Générosité de la part de cette jeune femme qui a vu le besoin criant d'un homme désespéré pour un abri ? Ruse sagace de la part de notre ami Hobo qui savait très bien que ça finirait par en arriver là, et qui de toute façon n'avait rien à perdre ? Ou peut-être agacement de la part de la bienfaitrice qui a juste voulu arriver à temps à son rendez-vous chez le gynéco, peu importe le prix ? Ou alors une combinaison des trois ? Quoiqu'il en soit, je lève mon chapeau à M. Hobo. Peu importe l'intention de part et d'autre, sa méthode est à ce jour la plus originale et la plus efficace que j'aie vue. Appart le triflûtiste. J'aime le triflûtiste.

mercredi 18 mars 2009

Mon devoir pour le prochain cours

Une autocritique.

En lisant quelques écrits de Steffen, que plusieurs ici connaissent déjà, je me suis aperçu d'un élément que je savais être défaillant à mon écriture, mais sur lequel je n,arrivais pas à mettre un nom. Et je n'y arrive toujours pas, mais au moins je peux l'expliquer.

Note en commençant : j'utilise le mot "défaillant" de mon propre point de vue ; certains verront peut-être une force dans ce que je m'apprête à critiquer, mais je le considère de mon propre chef comme une limitation.

J'utilise trop de mots. Autant en poésie qu'en prose non-rimée, j'abonde dans un flot interminable d'adjectifs et d'adverbes venant colorer mes images, mais ce faisant, je crois bien malencontreusement rendre mon image un peu floue. Loin de la définir, de la cerner plus clairement par cette cascade descriptive, au contraire, j'enlève au lecteur son idée préconçue, précise, vectorielle (au sens informatique) de la chose, pour lui donner une image toute nouvelle et qui finit par perdre le principal intéressé. Je ne parle pas ici seulement de faire des phrases trop longues, critique qui m'est revenue à maintes reprises, mais surtout de trop la beurrer.

Ce que j'admire de l'écriture de Steffen, c'est sa capacité, évidente selon moi, à dire la même chose en trois fois moins de mots, sans en supprimer une once d'impact. De ce que je remarque, il est aussi capable que moi de faire des phrases interminables et labyrinthiques, mais il peut également choisir les quatre mots qui font d'une phrase un poing fermé en direction de son lecteur. L'avantage de ce style : une meilleure compréhension en général, et des métaphores plus fortes.

(Désolé Steffen, mon but n'était pas nécessairement de faire l'éloge de ta plume, mais il me fallait un bouc-émissaire à pointer du doigt.)

J'annonce donc ce que sera mon défi littéraire dans les prochains mois : m'entraîner à élaguer mes propos. Supprimer le superflus, et utiliser quelques mots forts plutôt qu'une armée de mots faibles. Sans pour autant réduire la taille de mes phrases (j'aime les choses longues, d'aucuns le savent), je m'affairerai à les rendre plus solides.

Je joins à ce défi un autre conseil que l'on m'a donné par rapport à mes nouvelles : on me dit que le lyrisme qui fait le charme de ma poésie empeste dans ma prose non-rimée, et je prends cette critique très au sérieux. Je me donne pour devoir de faire la part des choses, de développer dans mes vers ce rythme que j'aime tant retrouver chez Hugo et Poe, et à faire de mes nouvelles et romans, encore une fois, quelque chose de plus solide, moins onirique, moins coloré pour le simple plaisir de me perdre en délire sentimental et/ou perceptuel.

Mais que le lecteur reste à l'aise ; ce blogue est et restera un jus de légumes de mots savoureux, colorés et pétillants à souhait !

mardi 17 mars 2009

Encore un billet sur la manif' du 15 mars

Vous avez bien lu. J'écris ce billet en espérant bien communiquer ma perplexité sur la question, et peut-être au passage permettre à des gens de répondre à des questions qui me tracassent. Tout le monde est invité à commenter, du gentil manifestant au fauteur de trouble au policier, tant que ça reste respectueux, évidemment.

Je commence par m'afficher : je ne suis pas allé à la manifestation, je suis plutôt allé écouter de la musique au Archambault du centre-ville et m'acheter de la peinture au Omer de Serres. Je n'ai croisé personne de qui j'aurais pu dire : "Lui, il va à la manif !", seulement le petit frère d'un de mes amis qui, lui, s'y est pointé. Le petit frère suivait à peu près le même chemin que moi.
Je n'y suis pas allé donc. Aucun intérêt là-dedans, pour tout avouer ; quoique mon ami a réussi à me vendre l'idée de me pointer un moment à la prochaine, juste pour voir de quoi ç'a l'air, et peut-être m'amuser un peu au passage. Mais cette fois-ci, aucun intérêt. Et pourtant, bien que j'affirme mon droit de ne pas m'intéresser à la chose et de ne vouloir rien avoir à y faire, je me suis retrouvé bloqué dans le métro pendant plus d'une demi-heure. Frustration, moi qui était sorti du bon pied ; mais justement, j'étais de bonne humeur, alors ç'a bien passé.
Heureusement, aucun autre événement n'est venu ponctuer mon tour au downtown. Je suis rentré la paix dans l'âme avec un métro fonctionnel.

Ceci dit, à lire les journeaux et à entendre les divers témoignages écrits et parlés, ça ne semble pas avoir été très peaceful. Je ne ressortirai pas les chiffres, vous les connaissez.

La première question que je me pose, c'est "Pourquoi ?" Oui, d'accord, pour défendre une cause, yada yada, là n'est pas ma question. Pourquoi ce moyen-là ? Comme je suis bon philosophe, voici quelques contre-arguments :

- Les gens ont peur. Quand on entend parler qu'une manifestation s'en vient, plusieurs évitent les alentours de l'événement, les commerçants vident leurs vitrines, les résidents se stationnent plus loin s'ils le peuvent, bref c'est beaucoup de trouble. Et de ce qu'on voit, avec raison. On a raison d'avoir peur. Attention, je n'accuse personne personnellement ici, si certains sont déjà en rogne, lisez l'article jusqu'à la fin, je ne fais que procéder point par point. Mais je m'imagine être un policier, et je comprends leurs réactions violentes et précipitées. Ils savent que la population a peur et que s'il arrive quoi que ce soit, ils vont manger une bonne partie de la merde. Et désolé, mais ce n'est PAS en étant peaceful dans la situation qu'ils vont s'en sauver. On est loin ici des hippies qui mettent des fleurs dans les cannons des fusils en espérant que les soldats les baissent pour leur faire un câlin. Ici, c'est un policier armé contre un manifestant armé, et aucun des deux ne refuse de baisser son arme, parce qu'ils savent tous les deux que baisser leur garde, c'est espérer que l'autre n'aura pas la brillante idée de profiter de sa chance si gratuitement offerte. Des gens se font backstabber partout pour bien moins que ça. Être un policier, je sais que je finirais par voir tout le monde comme un danger potentiel. À un certain point, est-ce que le fait que tu ne sois pas habillé en punk fait de quoi quelqu'un de moins dangereux en apparence ? Au début, oui. Mais pas une fois que la chicane a pogné. Au pire, tu te feras un peu plus respecter. Mais ça n'empêchera pas les flics de te tasser dans un coin.

- Quels sont les résultats ? Moi, quand je parle à mes amis, il y a généralement deux catégories : ceux qui sont d'accord, et ceux qui s'en foutent. L'écrasante majorité fait partie du second groupe. Quand j'en parle à mes parents et ma famille, les deux groupes deviennent : ceux qui s'en foutent, et ceux qui sont en maudit. Encore une fois, la majorité appartient au second groupe. Il s'agit de gens respectables, intelligents, éduqués et cultivés, peut-être pas dans le sens qu'ils peuvent disserter sur Kant au souper de famille à Noël, mais ils ont un bel esprit pratique et du vécu et je respecte ça. Je me dis que si un tel échantillon de notre société réagit aussi mal, que doit penser tout le reste ? Y a-t-il des gens qui se tournent vraiment en faveur de la manifestation pendant qu'elle a lieu ? Si oui, combien ?

- La manifestation fait des dégâts. C'est loin d'être tout le monde qui y contribue, j'en conviens. Mais ce que je vois dans une manif, c'est l'opportunité. On donne la parfaite excuse à des fauteurs de trouble pour faire leur travail et déverser leur haine n'importe comment. Cela me fait simplement me demander : comment quelqu'un n'a-t-il pas pu, déjà, trouver un autre moyen, tout aussi efficace, de faire parler de la cause et de faire sa "propagande" (sans péjoration ici) ? Parmi ces révolutionnaires, il y a des fans du Che à la petite semaine, mais aussides gens absolument brillants qui connaissent le système mieux que le système se connaît lui-même. Comment se fait-il que personne n'ait encore trouvé un moyen plus brillant, qui ne fournirait pas à n'importe qui la chance de s'exciter sur des combinaisons de briques et de vitrines, et qui aurait tout autant d'impact sur le système, et peut-être même davantage ? Ma théorie : c'est juste "plus l'fun" de sortir manifester entre amis.

Je tiens maintenant à souligner que je suis pour le concept de revendication de ses droits, et pour l'idée théorique de manifestation. C'est avec la pratique des manifs que je suis moins d'accord, parce qu'on sait tous très pertinemment que le plan ne survivra pas au contact avec la réalité, alors pourquoi même essayer ? Pourquoi justement ne pas employer la même énergie à trouver un autre moyen ? Je tends à croire que la force d'un révolutionnaire contre une société stagnante doit tenir à son originalité face à la staticité. Il y a probablement des idées très originales qui ressortent çà et là, et je les applaudis sans les connaître.

Finalement, je termine ce billet en offrant mes sincères félicitations au Mouton Marron. Peu avant la manifestation, il a eu la classe de conseiller à tout le monde des choses qui peuvent paraître de base pour certains, mais que j'aurais apprécié de lire si j'étais allé à la manif. Quelques petits objets pratiques à apporter, des choses niaiseuses qu'il est absolument mieux d'oublier chez soi, et surtout, un appel à la non-violence dont tout le monde aurait dû s'inspirer. Ça, c'est intelligent : faire valoir ses droits de manière ferme, mais en jouant les règles du jeu, d'une certaine manière. Et félicitations aussi pour son dernier billet, je vous encourage à le lire, c'est très bien écrit. On y sent évidemment un léger biais, mais c'est normal, je m'y attendais, et puis même ça met de la couleur. Ça montre que ce n'est pas uniquement un documentaire en son genre. Et au moins, c'est un biais qui n'insulte personne. Bref, encore une fois, réaction absolument intelligente de la part du Mouton. Je lui lève mon chapeau !

Je réitère mon invitation aux intéressés à répondre à mes questions et m'aider à me laver de mes inquiétudes. Je suis de ceux qui croient en une société meilleure, on ne me fera pas croire qu'on ne peut pas s'entendre, quand même !

lundi 16 mars 2009

Éloge du papier ; nihilisme du circuit

J'espère que le livre papier ne disparaîtra jamais.

D'abord pour des choses simples : pour le bruit que font les pages quand on les tourne ; pour la fierté de voir le signet progresser entre les pages un peu plus chaque jour vers la fin ; pour la douce frustration de ne pas retrouver la phrase qu'on veut à travers la myriade de mots ; pour l'obligation de protéger le bouquin des intempéries, ce qui semble conférer à un objet tout ce qu'il y a de plus commun un statut de trésor ; et pour son look, qui, suivant la popularisation des médias électroniques de toute sorte, sera bientôt considéré archaïque. Et on sait combien j'aime les choses archaïques...

Outre les raisons "esthétiques", il y en a plusieurs autres pour lesquelles je n'adopte pas le e-book, même si plusieurs de ces raisons peuvent probablement être réglées par une technologie adéquate. Pour décrire la situation, assumons ensemble la situation suivante : je dispose d'un lecteur portatif, par exemple un IPod Touch, d'une capacité de stockage raisonnable, qui me permet de lire des fichiers Word, PDF, TXT et autres.

Je ne m'attarderai pas trop au coût du support, puisque je considère que c'est un investissement ; nonobstant que toute technologie devient vite désuète aujourd'hui et nécessite un remplacement fréquent, les appareils ont généralement une durée de vie assez longue pour faire honneur à leur prix.

D'abord, je n'aime pas l'idée de transporter toute ma bibliothèque avec moi. Ça me fait juste penser que si jamais je perds mon lecteur, tous mes livres y passent, et même si je suis intelligent et que je me fais du backup, il va falloir que je reconstruise ma collection sur un autre appareil. Beaucoup plus suant que de perdre un simple livre. Dans cet argument j'inclus également la relative fragilité du support. Un petit détail technique, un bogue ou une goutte d'eau dans le mauvais circuit peut me faire perdre toute ma lecture. Ça me plaît plus ou moins comme idée.

Ensuite, la difficulté de lecture. Il est prouvé que lire du texte sur un écran est beaucoup mais beaucoup plus forçant que le lire sur papier. C'est la première chose qu'une compagnie devra régler avant de me vendre un lecteur de e-book, je vous le garantis.

La durée de vie. Une batterie, ce n'est pas éternel. Et même si ma pile a une capacité de 10 heures, il va quand même falloir que je pense à la recharger de temps en temps, sous peine de me retrouver soudainement sans lecture en plein milieu de trajet. Et comme je prévois voyager beaucoup dans ma vie, je prévois qu'une recharge ne sera pas toujours disponible.

Autre problème qui est un peu de ma faute mais beaucoup de la faute des autres : la distraction. Un lecteur de e-book ne sera jamais QUE lecteur de e-book, c'est évident. Il sera aussi téléphone, lecteur mp3, appareil photo et navigateur Wi-Fi. Comme je dis, c'est un peu de ma faute, c'est certain que je peux ne pas utiliser ses autres fonctions, mais je me sentirais un peu mal à l'idée de payer le plein prix pour un appareil dont je n'utilise que 10% des capacités. De plus, je le dis souvent, je commence sérieusement à m'ennuyer du temps où un cellulaire servait à téléphoner, un lecteur mp3 à écouter la musique, un appareil photo à prendre des photos, un gameboy à jouer sur la route, et un ordinateur à naviguer sur le web et à jouer chez soi. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, vous connaissez ? J'ai l'impression aujourd'hui de vivre dans mon garde-robe avec la totalité de mon mobilier de chambre ET de salon ET de cuisine.

Je ne sais pas. Suis-je déjà dépassé par les nouvelles technologies ? Ça me fait me demander à quel âge mes enfants, eux, le seront. Dans le monde de demain, les "grands" de sixième année du primaire ne comprendront rien à ce que les élèves de maternelle se font enseigner. Mais c'est un autre débat. Je dis seulement : au diable le e-book, aux fers la caméra et le lecteur mp3 intégrés au cellulaire, à mort les petits jeux téléchargeables sur son IPod ! Suis-je archaïque ? Ou très avant-gardiste ? Le temps nous le dira. Mais au rythme où vont les choses, de toute façon, je pense que je pourrais dire "à mort la race humaine !" et je serais vu comme un prophète par une quelconque civilisation extraterrestre venue admirer le piédestal de notre statue d'Ozymandias.

jeudi 12 mars 2009

Blut Royale - Partie V : Courant

Je me jette sur le côté, exténué. Elle l'est encore plus que moi. Ça se voit. Elle a un air décontenancé. Elle fixe le plafond, la bouche grande ouverte, le souffle saccadé.

Elle est belle. Elle est différente des autres. Différente de Soledad. J'arrive peu à comprendre cette émotion qui m'assaille lorsque je la regarde. Elle n'est pas belle comme une petite chose fragile qu'on veut pour soi, qu'on veut chérir, caresser, bercer au sommeil. Elle n'est pas d'une beauté mignonne, enfantine, comme je croyais tant aimer les femmes, elle n'a rien de ce petit regard espiègle, innocent, blanc, le regard de la fille qui a l'intuition sans le savoir, qui comprend même sans connaître.

Elle est si forte. Une puissance naturelle. Une lueur dans le monde livide, une aura colorée qui appelle à elle une même potence. Une louve qui recherche ce loup qui saura la dominer, elle qui a si peu de peine à s'élever au-dessus des autres. Les muscles tendus, les sens aguerris, elle sait reconnaître sa place dans la jungle, sa place et celle des autres. Et elle sait qu'elle est au sommet. Plus aucune épreuve ne l'effraie, plus personne ne l'impressionne, et elle recherche encore un frisson, même tout petit, elle cherche ce qui peut encore être éveillé en elle, éveillé et excité, elle cherche la personne qui pourra atteindre cette seule parcelle encore vivante de son âme et la faire éclater, la faire exploser en saveurs et en couleurs et en textures.

Elle reste figée, comme ébahie. Sa repiration prend de l'ampleur, son thorax se soulève, doucement ses seins se prostrent, s'amollissent. Son corps prend de la couleur. Le sang circule.

Plus je la fixe et plus mon âme se rapproche de la sienne. Même si la chair garde sa distance je sens mon moi incorporel se rapprocher de plus en plus. Je sens que quelque chose s'est créé entre nous. Un lien de l'âme s'est tissé. Je le vois, je suis certain de le voir, ce courant, comme une rivière intangible, qui coule entre nos deux êtres, elle coule dans les deux sens à la fois, nous sommes chacun à la fois amont et aval. L'eau ruisselle lentement, chaotiquement, prend des détours inutiles, mais finit toujours par retrouver sa destination. J'emprunte, ou plutôt mon esprit emprunte cette rivière, et va la rejoindre. Je m'approche, je sens presque mon corps laissé derrière pour aller canoter sur les rapides et atteindre l'amont, l'aval, là où le courant se déverse. Et je la touche.

Elle a une inspiration profonde, violente. Elle continue de fixer le ciel. Son regard est perdu. Elle n'a que moi comme référence. Mais moi je ne suis nulle part. Je suis en elle. Je suis en symbiose avec ses émotions. Je vois les couleurs de son aura, la nature de ses pensées. Je sens qu'elle m'appartient. Je la possède.

Comme je ressens son être profond, elle me semble soudain beaucoup moins forte. Elle m'apparaît fragile, non pas molle, mais cassante. Une chope de bière craquelée, voilà ce qu'elle est. Solide et fragile à la fois. Je devine qu'elle n'a pas eu une vie facile. C'est évident. Son père battait-elle sa mère ? Non. Il la battait, elle. Elle l'a oublié mais son inconscient s'en souvient. Elle veut être dominée, pas parce qu'elle est forte. Parce que c'est tout ce qu'elle connaît. C'est logique pour elle. Tout le reste n'est pas normal.

Ainsi la petite louve a peur. Elle a peur d'être respectée. Elle n'a aucune conception de générosité. La vie se résume à prendre. Elle prend tout aux autres et en contrepartie se laisse tout prendre par son amant. Je me resserre autour d'elle. Mon esprit enveloppe le sien. Il l'étreint de toutes ses forces. Il la prend. Je sens une immense frénésie s'échapper de ma pensée et se diriger vers mon corps en empruntant la rivière qui les relie. Comme une rage de vaincre. L'ardeur de savoir que j'ai le dessus. Je veux garder cette avance. Mon corps se meut. Il s'approche, nous rejoint. Il veut reproduire ce que l'âme a réussi à faire, il veut étreindre la chair. Il se met en position. Lui écarte les jambes. Elle le fixe, ou plutôt ne fixe rien dans sa direction. L'âme se débat, mais est résignée. Ce qu'elle est faible. Elle me dégoûte. Elle se brise encore davantage. Je l'ai achevée. Elle est impuissante. Je détiens le pouvoir.

Éveil brutal.

Je la pénètre. À ce moment s'opère une réaction en elle qui semble parcourir tout son corps en succession, deux, trois, quatre fois, le tout en quelques fractions de seconde. Elle prend conscience qu'elle existe. Elle prend conscience que j'existe. Elle comprend notre position, sa signification, et ouvre la bouche. Elle gémit. De plus en plus fort. Je lis dans son regard un vide, une immensité de rien, horrifié, vacant de toute logique alors que l'emporte une peur primordiale, animale, la peur de la lutte pour la survie. Elle renaît alors que je m'enfonce en elle. J'ai un petit mouvement de recul. Puis je m’enfonce encore plus profondément. Son halètement s'amplifie. Il atteint une telle force qu'il n'est plus qu'un souffle éthéré. Plus aucune voix ne se fait entendre, son corps n'est plus que spasmes violents qui tentent de laisser s'échapper une vitalité atteinte d'une vision déchéante d'un mal absolu.

Je sens son corps et son âme aussi clairement que les miens. Je vois encore le courant qui nous parcourt, cette fois nous sommes liés sur tous les plans. L'eau déferle, il n'existe plus de frontières, la mer se déverse en nous, inonde nos deux entités, nous noie dans son eau rougeâtre. Son corps s’essouffle. Sa pensée est faible. Je la serre contre moi, avec une force qui n'est pas la mienne, je l'embrasse, je la mords, et j'entre en elle de plus en plus intimement. Je suis conscient de ce que je lui fais et je m'en veux. Je m'en veux de ne pas arrêter. Mais le plaisir est tellement grand. Je me sens bien. Je la prends tout entière. Je suis fort. Elle est faible. Ce n'est pas de ma faute. Elle sait que je suis plus fort qu'elle. Ce n'est pas de ma faute. Elle ne sait plus ce qui se passe. Ce n'est pas de ma faute.

Parole de Sagesse I

Victor Borge a dit :
Laughter is the closest distance between two people.
(Le rire est le chemin le plus court entre deux personnes.)
Méditons, mes amis. Méditons... Et risons !

mercredi 11 mars 2009

Lodes'Hoth : Le Messager - Prélude

Ce qui est prévu dans les étoiles est un absolu impénétrable. Une déduction rigoureuse peut rendre le tout cohérent, et les lettres ont leur raison d’être en ce qu'elles, seules ou en groupe, sont compréhensibles, et tissent le rapport entre les choses. Le langage est universel, en ce qu'il est le ciment des choses, car les choses ont un nom et ce nom est partie du langage. Chaque nom fait partie intégrante de tout, car toute chose a dans sa définition essentielle la description de sa relation avec toute autre chose.

Ainsi, l'esprit humain s'est imposé la mission de trouver le mot du Tout. Trouver le nom réel de la totalité, de l'union absolue et indivisible. Pour certains, le mot est formé de lettres. Pour d'autres il est composé de nombres. Pour d'autres encore, ce nom est intraduisible. Ou du moins, intraduisible dans les langues que nous prétendons connaître.

mardi 10 mars 2009

Anthologie des Lois de Murphy

Lois générales
  • Rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît.
  • Tout prend plus de temps que vous ne le pensez.
  • Tout ce qui peut aller mal ira mal.
  • Laissées à elles-mêmes, les choses tendent à aller de mal en pis.
  • S'il y a un risque pour que plusieurs choses aillent mal, c'est celle qui causera le plus de dommage qui ira mal.
  • S'il y a un pire moment pour que quelque chose aille mal, c'est à ce moment-là que cela ira mal.
  • Même si quelque chose ne peut pas aller mal, cela ira mal quand même.
  • Si vous sentez qu'il y a quatre raisons pour lesquelles une procédure peut mal se dérouler, et que vous parvenez à les contrer, alors une cinquième raison, imprévisible, va rapidement se développer.
  • Si tout semble fonctionner correctement, alors vous avez manifestement oublié quelque chose.
  • Quoi que vous décidiez de faire, il y a autre chose à faire auparavant.
  • Chaque solution amène de nouveaux problèmes.
  • La logique est un moyen systématique d'arriver à la mauvaise conclusion avec confiance.
  • Chaque fois qu'un système est complètement défini, un fichu crétin découvre quelque chose qui soit abolit le système, soit l'étend au-dela des connaissances actuelles.
  • La technologie est dominée par ceux qui dirigent ce qu'ils ne connaissent pas.
  • Si les maçons bâtissaient comme un programmeur programme, alors le premier pivert venu détruirait notre civilisation.
  • Un expert est quelqu'un qui en sait de plus en plus sur de moins en moins de choses, jusqu'à ce qu'il connaisse absolument tout à propos de rien.
  • Rien n'est achevé à temps ou dans les limites du budget.
  • Un meeting est un événement où les minutes sont précieuses et les heures sont perdues.
  • La première croyance du management est que cela existe.

Lois Technologiques

  • Un objet ne tombe jamais en panne avant d'avoir passé le dernier contrôle de qualité.
  • L'erreur est humaine, mais fausser vraiment quelque chose nécessite un ordinateur.
  • Un programme, lorsqu'il fonctionne, est obsolète.
  • Pour savoir lequel est l'expert, prenez celui qui prévoit que le travail sera le plus long et coûtera le plus.
  • Après que tout soit dit et fait, beaucoup plus est dit que fait.
  • Si mathématiquement vous arrivez à un résultat incorrect, essayez en le multipliant par le nombre de pages du développement.
  • Les ordinateurs ne sont pas sûrs, mais les humains encore moins. Tout système qui dépend de la sûreté d'un humain n'est pas sûr.
  • Sous les conditions les plus strictement contrôlées de pression, température, volume, humidité, et autres variables, l'organisme fera de toute façon ce qui lui plait.
  • Dans le design de n'importe quelle construction, aucune dimension globale ne peut être sommée correctement après 16h30 le vendredi. La somme sera correcte le lundi à 8h15.
  • Tout est possible, excepté faire du ski au travers d'une porte tournante.
  • Travaillé plus inteligement et pas plus dur et faite atention a votre ortografe.
  • Si ce n'est pas dans l'ordinateur, ça n'existe pas.
  • Si une expérience est concluante, quelque chose s'est mal déroulé.
  • Lorsque tout le reste échoue, lisez les instructions.
  • Tout outil, lorsqu'il est lâché, roule dans le coin le plus inaccessible.
  • Construisez un système que même un idiot pourra utiliser, et seul un idiot voudra l'utiliser.
  • Si ça coince, forcez. Si ça casse, ça devait probablement être réparé, de toute façon.
  • Quelle que soit la configuration par défaut de votre modem, elle ne sera pas correcte pour votre machine.
  • Lorsqu'un utilisateur a des problèmes pour se connecter sur un BBS, il est convaincu que les ennuis viennent de l'ordinateur du sysop, et le sysop est convaincu que le problème vient de l'ordinateur de l'utilisateur.
  • Votre épouse, qui est rarement près de vous lorsque vous vous connectez, arrivera juste au moment où vous recevez un message privé d'une utilisatrice... Vous n'avez vraiment jamais parlé avec elle auparavant, et vous ne la connaissez vraiment pas...
  • Aussi neutre que soit le sujet, il offensera toujours quelqu'un.

Lois Militaires
  • Les balles alliées n'existent pas.
  • Les balles perdues n'existent pas.
  • Une saloperie de blessure dans la poitrine est la façon de la Nature de vous dire de ralentir.
  • Si c'est stupide mais que ca marche, ce n'est pas stupide.
  • Essayez de paraître sans importance... L'ennemi est peut-être à court de munitions, et ne voudra peut-être pas gaspiller ses balles sur vous.
  • Si vous échouez la première fois, appelez des renforts aériens.
  • Si vous êtes en avant de vos positions, votre artillerie sera à court de munitions.
  • Ne partagez jamais la tranchée de quelqu'un de plus brave que vous.
  • Si votre attaque se déroule bien, c'est une ambuscade.
  • L'ennemi attaque invariablement à deux occasions : quand il est prêt, et quand vous ne l'êtes pas.
  • Aucun plan de bataille ne survit au contact de l'ennemi.
  • Un athée dans une tranchée n'existe pas.
  • Le chemin facile est toujours miné.
  • Le travail d'équipe est essentiel; ça donne à l'ennemi plus de personnes sur qui tirer.
  • Ne tirez jamais. Ça énerve tous ceux qui sont autour de vous.
  • Si vous êtes à court de tout sauf d'ennemis, vous êtes sur le champ de bataille.
  • Lorsque vous avez nettoyé une zone et qu'elle est à présent sûre, assurez-vous pour que l'ennemi le sache aussi.
  • Les balles ont toujours priorité.
  • Aucune unité prête au combat n'a passé l'inspection.
  • Aucune unité prête inspectée n'a survécu au combat.
  • Si l'ennemi est à portée, vous l'êtes aussi.
  • La seule chose plus précise qu'une balle ennemie venant dans votre direction est une balle alliée venant dans votre direction.
  • Tout ce qui doit fonctionner ensemble ne peut pas être amené sur le terrain ensemble.
  • Tout ce que vous faites peut vous tuer... Même si vous ne faites rien.
  • Faites ce que vous pouvez pour empêcher l'ennemi d'entrer, et vous ne pourrez plus sortir.
  • Lorsque les deux camps sont persuadés qu'ils vont perdre, ils ont raison tous les deux.
  • Les soldats professionnels sont prévisibles. Le monde est rempli de dangereux amateurs.
  • Military Intelligence (M.I.) est une contradiction.
  • La météo n'est pas neutre.
  • Tuer pour la paix est comme baiser pour la virginité.
  • Les pièces interchangeables n'existent pas.
  • En cas de doute, videz vos chargeurs.
  • Le camp avec les uniformes les plus simples gagne toujours.
  • Le combat aura toujours lieu sur un pli d'une carte.
  • Si votre sergent peut vous voir, l'ennemi aussi.
  • La chose la plus dangereuse au monde est un Sous-Lieutenant avec une carte et une boussole.
  • L'ennemi ne regarde jamais jusqu'à ce que vous fassiez une erreur.
  • Un soldat ennemi, ce n'est jamais assez, mais deux, c'est de trop.
  • Plus il fait mauvais, plus on a besoin de vous sur le champ de bataille.
  • Lorsque vous avez plein de munitions, vous ne ratez pas votre cible. Par contre, lorsque vous êtes à court...
  • L'expérience du terrain est quelque chose que vous ne gagnez qu'après en avoir eu besoin.
  • Quelle que soit la direction dans laquelle vous devez aller, ce sera toujours une côte.
  • Le plus dur, lorsque vous êtes officier, c'est que vos soldats ne savent pas ce qu'ils veulent, mais savent ce qu'ils ne veulent pas.
  • Un Coeur Mauve prouve simplement que vous avez été suffisamment intelligent pour penser à un plan, suffisamment idiot pour l'éxécuter, et suffisamment chanceux pour y survivre.
  • Le rayon d'explosion d'une grenade est toujours légèrement plus long que la distance à laquelle vous pouvez sauter.
  • Tout ordre qui peut être mal compris le sera.
  • Une tranchée confortable n'existe pas.
  • Ne soyez jamais le premier, ne soyez jamais le dernier, et ne soyez jamais volontaire.
  • Si vos positions sont bien ancrées et que vous êtes prêts à attaquer l'ennemi, alors il vous a déja encerclés.
  • Il y a toujours une solution, et en général, elle ne fonctionne pas.
  • Ne dites jamais au Sergent que vous n'avez rien à faire.
  • La gravité d'une blessure est proportionnelle à la distance à laquelle se trouvent les soins les plus proches.
  • Lorsqu'une seule solution ne peut être trouvée pour un problème de terrain, c'est une solution stupide.
  • Si vous avez vraiment un besoin urgent d'un officier, faites une sieste.
  • Il n'y a rien de plus soulageant que d'avoir quelqu'un qui vous tire dessus, et rate.
  • Ne vous mettez jamais en évidence. Sur le champ de bataille, il y a des balles. En dehors, il y a des sergents.

Lois de l'Amour et du Sexe
  • Les meilleur(e)s sont déja pris(es) ; si la personne n'est pas prise, il y a une raison.
  • Intelligence x Beauté x Disponibilité = Constante.
  • L'amour qu'une personne vous porte est inversément proportionnel à l'amour que vous lui portez.
  • L'argent n'achète pas l'amour, mais ça vous donne tout de même une sérieuse avance.
  • Toute acte sympathique a une réaction qui ne l'est pas tellement.
  • Les chouettes types (filles) finissent leur boulot tard.
  • Si cela semble trop beau pour être vrai, alors ça l'est probablement.
  • La disponibilité est une fonction du temps. La minute où vous êtes interessé est la minute où l'autre trouve quelqu'un d'autre.
  • Un homme peut être heureux avec n'importe quelle femme... Tant qu'il ne l'aime pas.
  • L'amour est la victoire de l'imagination sur l'intelligence.
  • Il n'y a pas de différence entre un idiot et un savant lorsqu'ils tombent amoureux.
  • Souriez... Les autres se demanderont à quoi vous pensez.
  • Plus la femme qui vous aime est belle, plus il est facile de la quitter sans remords.
  • Rien ne s'améliore avec l'âge.
  • Peu importe le nombre de fois que vous l'ayez fait, si c'est offert acceptez-le, car ca ne sera jamais la même chose.
  • Il n'y a pas de remède au sexe, excepté plus de sexe.
  • Le sex-appeal est à 50% ce que vous avez et à 50% ce que les autres pensent que vous avez.
  • La virginité se soigne.
  • N'allez jamais au lit avec quelqu'un plus fou que vous.
  • L'acte sexuel n'est sale que s'il est fait comme il faut.
  • L'acte sexuel est héréditaire. Si vos parents ne l'ont pas fait, vous ne le ferez pas non plus.
  • Le sexe est une discrimination contre les timides et les affreux.
  • Si l'effort engagé dans l'étude du sein avait été investi dans la recherche spatiale, on vendrait des hot-dogs sur la lune.
  • L'amour est une question de chimie. Le sexe est une question de physique.
  • Tu ne commettras point l'adultère... Sauf si tu en as envie.
  • Ne couchez jamais avec une femme qui a plus d'ennuis que vous.
  • Ne vous disputez jamais avec une femme fatiguée. Ni reposée.
  • Une femme n'oublie jamais les homme qu'elle aurait pu avoir. Un homme, les femmes qu'il n'aurait pas pu.
  • Il vaut mieux faire envie que pitié.
  • Le sexe est une des neuf raisons de la réincarnation. Les autres ne sont pas importantes.

Lois random
  • Ne jouez jamais à saute-mouton avec une licorne.
  • Si vous faites suffisamment de recherches, elles tendront à prouver votre théorie.
  • Les choses sont pires sous pression.
  • Révision quantique des Lois de Murphy: Tout empire en même temps.
  • En tout point de la surface du globe, toute biscotte tombera coté beurre..
  • Tout ce qui est agréable dans la vie est soit illégal, soit immoral ou fait grossir.
  • Un Smith & Wesson bat un carré d'as.
  • Ne discutez jamais avec un fou, les gens ne font pas forcement la différence.
  • Un raccourci est la plus longue distance entre deux points.
  • Les amis vont et viennent mais les ennemis s'accumulent.
  • Tout le monde à un plan pour devenir riche qui ne marchera pas.
  • Le réparateur n'aura jamais vu un modèle comme le vôtre auparavant.
  • Pour obtenir un prêt, vous devez tout d'abord prouver que vous n'en avez pas besoin.

lundi 9 mars 2009

La Ville de loin

Elle semble bien calme, la cité, de loin, mais là qu'elle n'était qu'un amas de lucioles immobiles et pétillantes à la tombée du soir, à l'aube je crois que j'arriverai juste à temps pour la voir renaître de ses braises hésitantes.

La vie y est séparée en nombre d'entités réclâmant leur autonomie du corps citadin. Nonobstant les lampes qui éclairent les avenues, chacune de ces entités laisse entre elle et ses semblables s'approfondir une ombre, jusqu'à devenir impénétrable. L'âme dans son désir d'immunité s'est entourée de murs, chaque univers bien protégé des autres, n'ayant pour tout terrain commun que ces quelques routes d'asphalte accidentées. Là luisent d'imposants monuments dispenseurs de soleil artificiel, qui pourtant pour la plupart faiblissent et menacent de s'effacer, laissant d'un noir d'encre les seuls interstices entre les univers clos de chaque maison. Dans chaque huis s'orchestrent de savants et moins savants mouvements : certains comptant une ou deux personnes, d'autres des dizaines. À certains des personnes n'ont pas été invitées et, déçues, ont été contraintes d'organiser leur propre parade, dans leur propre univers, et dans leur frustration, n'y ont invité personne. Elles ont préféré demeurer au foyer, car dans la nuit elles auraient seulement vogué, les yeux noyés dans le goudron et l'acide, sans pouvoir regarder où mène la route flanquée d'une obscurité qui donne un sens à l'absolu.

Dans certains quartiers les lampadaires se font encore plus rares. On croirait entendre là des banlieusards qui n'aspirent qu'au calme, à l'obscurité de la nuit, à la brillance diurne, et à un arroseur à jardin savamment placé pour dispenser ses bienfaits à toute une pelouse revendicatrice, sans pour autant en partager une seule goutte avec le voisin. C'est l'autre, c'est comme une autre couleur, une autre religion ; deux voisins ce sont deux univers qui s'ignorent pour occulter leurs potentielles responsabilités l'un envers l'autre. Dans ces quartiers tranquilles, tout le monde est en paix, tout le monde se laisse la paix, à un point tel que tout réflète la mort. Quand je regarde ces rues à la nuit désolée, la seule chose qu'il m'est donnée de voir peuplée et harmonieuse, c'est le ciel.

S'élevant du port on entend presque les échos des brides qui claquent, au grand plaisir des regards amoureux qui se laissent doucement bercer par les flots atterrés des calèches. Combien j'abonde de pensées heureuses pour ces jeunes gens attachés qui adorent d'une telle force la chaleureuse compagnie d'un être-miroir qui leur renvoie le meilleur d'eux-mêmes. Autant je jalouse les personnes jolies qui jouent à retirer de la bouche salivante de moults prétendants leurs suavités, autant je souhaite à ces gens couplés – grand mal m'en fasse ! – tout le bonheur que l'on puisse extirper de la courte union que sera la leur. Quelques ans plus tôt, alors que je me rendais régulièrement aux quais du port pour sentir les rafales nordiques me fouetter la chair en repoussant la canicule estivale, j'avais peine à concevoir qu'à peine quelques dizaines de mètres derrière moi, de fougueux amants couvaient déjà les braises de leur étrange passion dans la sueur d'une nuit d'été. C'était simplement trop éthérique, comme un Sahara au mois d'août, où il neigerait à midi.

Midi, midi... Minuit. Non, il est quatre heures moins quart.

Je quitterai bientôt les mers des plaines verdoyantes pour rejoindre les clairières grises et brunes et les forêts de brique et de miroirs, de vitre et de poussière. Pas une pensée ne m'accompagne à cette nouvelle terre inconnue. Elles ont décidément préféré rester là d'où je viens. Ce qui s'est passé dans les plaines est voué à rester dans les plaines. Je ne leur en tient nullement rigueur. Je me plais à penser que ces idées, si belles, si colorées et vierges comme n'a pas été depuis longtemps cette vieille vache de nature mal incarnée, m'attendront quelque part, au sommet d'une falaise, à un belvédère à la vue imprenable sur une rivière cahoteuse, sur une rive de pierres polies naturellement où coule un ruisseau profond d'à peine quelques centimètres ; qu'elles m'attendront, grandiront et fleuriront, s'inspirant du paysage, et à mon retour m'inspireront en retour, l'histoire de cet enfant de la vie ou de la matière, qui n'a pas encore de nom, et qui veut à tout prix tomber dans l'oubli de son imperturbable silence. Et alors j'écrirai son histoire, dans de capricieux détails, et mes mots seront à la fois un roman, une musique et une toile. Ainsi il vivra simultanément, ce petit-enfant de l'univers, lui qui aspirait au vide entre les galaxies, il vivra sur la seule planète de cet amas de poussières et de feux qui soit doté de mémoire. Et il en sera incommensurablement frustré ; et je m'en réjouirai dans une égale mesure !

Mais pour l'heure je m'éloigne de l'épicentre de cet être qui n'est pas encore nommé, et ainsi je fais peut-être naître en lui quelque espoir naïf, quelque candeur juvénile – à l'échelle de l'univers bien entendu – une infime portion de possibilité que mon imagination perverse oublie de s'attarder à son existence idiote et aveugle. Je ne me complais pas vraiment dans cette idée. Elle n'est pas prophète de choses meilleures à venir, ni bientôt, ni moins bientôt. Elle est seulement comme toutes ces idées qui ne m'accompagnent pas là où je me rends, elle préfère aussi rester assise et attendre mon retour, pour me rappeler avec autant plus de force que la sale chienne de nature n'a pas encore changé.

Il s'avère à mes sens de plus en plus demandant de retenir ces pensées et de les entretenir. Avant longtemps elles cessent tout bonnement d'évoluer, et meurent finalement dans une abîme lourde de profondeur ponctuée de cavités creuses comme l'anus d'une galaxie. Et je me rends compte qu'elles ont dû tomber pendant longtemps avant de périr.

samedi 7 mars 2009

L'Immortel sans nez

De ses yeux éthérés aux larmes sublimées
Nourrissant le sable et ses vagues monuments
Démuni de l'organe de curiosité
Propre à s'ennivrer des effluves du printemps
Il a compté maintes pérennités de lunes
Autant de fois qu'a Vénus tracé son pentacle
Il a vu les hommes, comme les vents des dunes
Arriver, prêts à être témoins de miracles
S'exciter sur les fastes chimères de Ra
Boire à même les déferlantes du désert
Et puis repartir, la langue pâteuse, vers
Les légendes vertes d'un autre Sahara
Un autre oasis à l'incomparable gloire
Aux cieux tant vantés, qu'il ne peut que décevoir

La tête lobée, il se rappelle, insondable
Quelque preux passé, par les étoiles dépeint
Où il était craint, lui vizir fort redoutable
Un oeil vers l'avenir, de l'autre il se souvient ;
On sait l'histoire de la bête et ses énigmes
Et dans ses allures de figure de proue
Aux fières prétentions des anciens paradigmes
D'aucuns confessent encore craindre son courroux ;
De sa majesté vaine, son front impassible
Taillé dans la pierre des carrières du Tigre
Résonne un écho pour les nomades qui migrent
Une complainte dans la bourrasque inaudible :
"Vous avez verve vive d'heurter les trajets,
Vous serez déçus, mais néanmoins satisfaits..."

Le monstre hybride à l'éternelle mémoire
Connaît par coeur le nom vrai de chacun des astres
Il sait la couleur de la mort ; Et de la noire
Âme des prophètes il pressent les désastres
Pourtant, ses ailes et ses lèvres immobiles
De leur omniscience érigée comme en Babel
Refoulent les murmures et les vols habiles ;
Serein comme une victime éreintée d'Uriel
Il boit les sueurs évaporées, fume l'air pur.
Fait sans fin l'amour à une terre stérile,
Mange l'érosion de son crâne sénile,
Des pyramides ne contemple que les murs ;
Ils vont et viennent, les hommes frêles et bas
Aux pieds du dieu qui connaît, mais ne bouge pas

Tais tes passions, toi serviteur d'Anubis
Apep le tragique te contraint au silence
Dirige tes yeux éthérés vers ses abysses
Toi qui connais tout, sois affligé d'impuissance
Comme tu constates sur les routes cailleuses
Les incultes qui se prétendent philosophes
Qui se rient de la mort, de leur vie onéreuse
Et de leurs nièvreries se font des étoffes
Ils quittent le foyer, reviennent satisfaits
Proclâment miracles les plus savants trucages
Consument les décennies, zombies chronophages
Chaque âge réinventant les mêmes objets ;
Ô, éternel le bonheur de ne rien savoir,
De tout avoir à vivre, tout avoir à voir !

vendredi 6 mars 2009

session_start()

A poem.

Would you be my if, so I'd be your else
And while between brackets we do
array_join in $love ; array_merge($our_cells)
for we can never break; && we can only be True
We db_connect() with no exception
My body without yours looses its head's control flow
Our line will overflow without a semicolon
'Cause if (I'm not in your switch()) { I'll die() with no echo ; }
I'll try and catch you even if you display:none;
'Cause you're the RegExp() that tests True my DOM...

Isoldibe - Partie I

Quelle magnifique soirée en cette cinquième saison. Déjà les peuples savent qu'après encore trois saisons, incluant celle-ci, sera célébré le premier jour d'une année nouvelle, et déjà chacun prépare l'événement à sa manière. Quelques téméraires par-ci par-là se font inviter ou s'invitent eux-mêmes chez des voisins ou de lointains inconnus hospitaliers, désireux de parfaire leur culture des coutumes étrangères.

Mais si cette saison marque le début des préparatifs en vue de la plus grande fête à l'échelle planétaire, pour certains de notre région elle signifie simplement la venue des temps les plus chauds de l'année. Et pour moi, tout ce qu'elle représente... c'est la période de pleine floraison des fleurs de cristal.

Les isoldibes.

Ces merveilles faites végétales sont considérées comme l'apex du modèle de beauté naturelle dans les boisés depuis des temps immémoriaux. Il est impossible de les cultiver domestiquement. Leur reproduction, leur expansion et leur floraison obéissent à des lois naturelles que nul floriculteur, aussi empathique soit-il envers la nature, ne peut émuler. Toutes les civilisations, toutes les mythologies, ont évidemmet tenté d'expliquer le phénomène. Ainsi sont nées et se sont multipliées les légendes, jusqu'à ce que la plante devienne l'objet le plus singulièrement évoqué dans toutes les écritures sacrées.

Par exemple, les Haliyapés, du continent surnommé le troisième, racontent qu'une entité supérieure habitant une sorte de monde parallèle, Verediap, aurait créé les fleurs de cristal par jalousie pour un semblable éloigné, nommé Djovah. Dieu d'un autre monde coupé du nôtre, Djovah aurait réussi à cultiver un jardin d'une telle grandeur, d'une telle variété de couleurs et de formes, que l'univers entier conspirait déjà d'en faire son centre de révolution. Verediap alors aurait désiré prouver que la quantité et la variété ne font pas la valeur d'un jardin, aussi il aurait aussitôt planté en ses propres champs une plante d'une telle splendeur que désormais, tous les jardins du cosmos graviteraient plutôt autour du sien pour l'éternité, tous jaloux de son sublime éclat.

Les Milanibes quant à eux, de leur continent perdu entre six océans, contaient déjà depuis des générations, avant même que les premiers colons Rayen y soient parvenus, l'histoire de l'esprit des forêts, Yoch'Itl. On le disait toujours ivre car il s'adonnait, depuis le début des temps, au même banquet sans fin, doublé des plus truculentes orgies. Les autres esprits, voulant le punir de sa négligence envers les grands espaces, le dérobèrent de tous ses verres et contenants, l'empêchant ainsi de boire décemment. Loin de s'en trouver affecté, Yoch'Itl alla cueillir les plus belles fleurs du monde et, chez lui, les moula dans le verre pour s'en faire des réceptacles propres à consommer sa liqueur. Craignant néanmoins que ses frères ne lui enlèvent également ces joyaux de coupes, qui étaient ses plius grandes œuvres d'art, il en sema dans toutes les forêts de la planète, s'assurant ainsi que nul ne pourrait jamais les faire disparaître totalement. Ainsi, seules les fleurs les plus belles étaient cueillies par Yoch'Itl, changées en verre puis replantées dans la nature, et aucune fleur domestique, visiblement, ne pouvait convenir à son rafinnement. Même les isolbides grandies par les soins des meilleurs cultivateurs du monde ne reçurent pas la grâce de l'esprit mâlin.

Ainsi se multiplient les légendes ayant traversé les âges. Elles furent les muses des poèmes les plus inspirés que les chantres de notre quadrant aient rédigés ; la cause de découvertes inusitées dans des élans de savante passion ; et plus d'une femme, dans son arrogant désir de posséder le plus large éventail de ces luxueuses merveilles, convainquit un homme ambitieux de conquérir, par la voix et par les armes, des territoires riches de ces bijoux éphémères. À toutes les époques l'on trouve des concours richement organisés, où les isoldibes les plus grosses, les plus claires et des formes les plus complexes étaient présentées comme les fiertés de leur royaume respectif. Telle était, et est toujours dans les âmes les plus romantiques, le pouvoir à la fois attribué à, et conféré par, ces extraordinaires produits d'une nature orgueilleuse.

Des histoires de dieux artistes, des contes de concours d'hommes et de femmes aspirant à un panthéon, des allégories de nature ennuyée cherchant à se découvrir et à se parfaire elle-même ; toutes ces histoires renvoyaient à quelque chose de plus grand que le monde et bien souvent, d'inaccessible que par de rares élus vertueux, des martyrs pieux issus d'une race indigne. Peu importe la culture concernée, on pouvait sentir un lien étroit mais solide tissé entre les fleurs de cristal et d'autres mondes, des dieux, des entités incompréhensibles et à la limite de l'omnipotence, comme si ces bijoux végétaux s'annonçaient depuis toujours comme hémissaires d'un pouvoir créateur, ou alors entropique, la preuve qu'existait quelque chose d'autre, plus loin, plus haut, ailleurs. Quelque part entre leur fragile intérieur de matière vivante et la beauté cristalline de la fine carapace qui les gardait bien à l'abri, entre notre conscience et le corps de l'univers dans son ensemble, peut-être dans notre totale et exubérante ignorance, peut-être simplement dans une conscience imparfaite, se trouvait quelque chose d'indéfinissable et d'absolument désirable.

On étudie aujourd'hui telle tradition, telle religion ou telle cérémonie, comme autant de sornettes issues d'esprits imaginatifs mais primitifs, sauvages, barbares et à tous les niveaux, inconsidérés. Ainsi le collège des historiens, mes collègues, visualisent les légendes à travers la loupe du contexte historique des écrits. Ils y décèlent paradoxe par-dessus inconstance, et mettent volontiers dans le même panier : la foi, le charlatanisme, les crimes professés au niveau d'un idéal transcendant et les philosophies, ma foi douteuses, cherchant maladroitement à réconcilier les croyances ancestrales avec les nouvelles avenues scientifiques dans un doux compromis qui, ultimement, ne pouvait totalement satisfaire personne.

Pour ma part, chaque promenade dans cette forêt, située à quelques pas de ma demeure – ou préférerais-je dire : à quelques pas de laquelle est située ma demeure – à la différence de mes compères du collège, ne plongent pas mon esprit dans des époques ancestrales dont on ne peut qu'assumer les faits, au début du langage parlé, de l'écriture et de la sédentarité. Plutôt, chaque escapade me fait revoir cette troisième saison, quelques années auparavant, un moment isolé d'une adolescence qui m'a fait constater bien des désastres que je n'étais peut-être pas prêt à appréhender, et qui m'a du même coup apporté une sagesse semblant ressortir du fond des âges.

Comme par un déjà-vu provoqué, je me souviens presque de chaque mouvement exécuté quand, à la fois angoissé, stupéfait et sentant une partie de mon enfance effritée, je constatai les dégâts de l'incendie qui s'était déclaré la nuit précédente dans cette même forêt où j'avais l'habitude de jouer et de rêvasser tout mon saoul. Même après l'enfance, après que l'on ait éteint la majeure partie des cordons intuitifs qui nous liaient encore inconsciemment à la vie, l'univers et tout ce qu'il contient, même à cette période de torrents qui nous détachent du naturel sacré... Même bien après que cet âge blanc ait sonné son glas terminal, être témoin d'une telle hécatombe inspire un profond sentiment de deuil ponctué de colère. Je sentais dans toutes les dimensions de mon être la fin d'incalculables vies, et le changements de tant d'autres. J'imaginais avec horreur les familles de cerfs fuyant la mort, les mâles incapables de franchir les passages où les troncs se côtoyaient étroitement, coincés par leurs cornes d'ivoire ; et le lièvre courant côte à côte avec le loup, l'un alors en proie à un prédateur bien plus imposant, l'autre manquant soudainement d'appétit ; et les quelques visiteurs nocturnes de la belle étendue boisée, témoins directs d'un inexorable raz-de-marée chaud et sulfureux, comme une parcelle d'enfer matérialisée dans notre monde.

Les gens autour de moi – les curieux, les blessés, les affectés, les sauveteurs, les reporters, les écologistes du dimanche – tous ressentaient le même désarroi, ça se lisait aussi clairement que sous les deux soleils de Vagwdzilt. Et comme les mauvais sentiments, comme les mauvaises nouvelles, semblent constituer un type d'énergie qui frôle la propension épidémique...

Plusieurs attendaient impatiemment que les autorités déclarent le terrain à nouveau sécuritaire, certains pour reprendre leurs activités, d'autres pour contenter leur curiosité qui les suppliait d'évaluer par eux-mêmes les dégâts causés par la catastrophe. D'autres encore se pressaient de voir ce qu'ils pouvaient soutirer au malheur. Et finalement ceux comme moi, cherchaient un peu désespérément un moyen de rétablir un lien rongé par la destruction du hâvre, ou au moins d'en tisser un nouveau avec la prochaine génération d'arbres, car l'espace allait assurément être reboisé ; ainsi nul ne se sentirait complètement étranger parmi les nouvelles branches.

L'ordonnance tant attendue fut annoncée et officielle le troisième jour après l'incendie. Je m'étais réveillé de bonne heure ce jour-là pour être parmi les premiers à mettre le pied dans la cendre encore fraîche, sur les pierres encore noircies, dans la terre encore écorchée, parmi les troncs calcinés ayant eu bien peu de temps pour cicatriser. De la nature sans maquillage, sans baume, sans pansement, blessée, violée et toujours à vif, j'allais être le témoin intime.

La route perdue dans les décombres et les monticules de poussière trempée de rosée, entouré des restes d'un brasier absolument cruel et dépassant le champ lexical de la violence, je la traversai d'une démarche qui semblait à l'image de mon humeur, mélancolique, comme s'il m'avait été donné pour mission d'accompagner le chemin dans les courants à la fois maritimes et aériens de la mort. Le noir environnant contrastait avec les teintes claires de vert et de brun et de jaune qui parsemaient habituellement la vaste étendue d'arbres, centenaires pour une grande partie. Tout était différent ; on ressentait qu'en plus de la vie, le brasier avait emporté avec lui tout souvenir ; nous ne verrions plus jamais la forêt de la même manière, et parallèlement, elle non plus ne se souviendrait plus jamais de moi, des autres, de nous. Ce serait une redécouverte à partir de rien, une réinvention de la raison particulière qu'avait chacun pour entrer en relation avec le boisé, et de la manière dont le boisé à son tour allait nous le rendre à tous. Tout serait différent.

Mais c'est en arrivant dans la clairière, pas très loin du centre parfait de la forêt mais à peine plus à l'ouest, que me vint une sorte de révélation qui allait changer à jamais l'affect que ce boisé faisait en moi s'épanouir, et avec lui de tout le règne végétal de notre monde. Dans cette clairière, dégagées de troncs déchus qui avaient été la proie et la victime des flammes, protégées de la course désespérée des animaux fuyant la mort, et pourtant – en témoignait la cendre – elles avaient subi, comme tout le reste du bois, la hargne de l'incendie ravageur ; dans ce milieu désert, par-ci par-là, au hasard des irrégularités du terrain, se tenaient fièrement, intouchables, inviolées, comme oubliées par la déflagration, des dizaines de bouquets de fleurs de cristal.

Il me fait étrange, en effet, de considérer que ce qui, à moi, m'apparaît comme le plus distingué instrument de survie, un moyen éminemment immanent de conserver sa place dans ce monde, à d'innombrables peuplades soit apparu comme la manifestation d'une influence éthérique aux buts souvent insondables. Mais chaque fois que je me rends dans cette forêt, et que je vais à la clairière ou dans les sous-bois, cueillir de ces merveilles avec une tendresse rituelle et sacralisée, il m'est hardu de ne pas penser, de ne pas croire, que peut-être, même sans en avoir quelconque preuve... peut-être qu'ils n'avaient pas tort.

jeudi 5 mars 2009

Les Morts sont plus fous que vous

Nous pouvons dire trois choses de la folie. Ou en tout cas moi je peux les dire et en assumer le contenu et les répercussions.

Premier précepte : la folie est quelque chose qui n'est pas conforme à la normalité culturellement acceptée dans un contexte social donné. Or, ceux qui donnent cette définition, ce sont les vivants, on s'en doute. Donc ce qui est anormal, c'est ce qui ne fait pas comme eux. Or, un mort ne fait pas comme aucun vivant existant. Donc le mort est fou.

Deuxième précepte : la folie est une déconnexion, partielle ou totale, de la réalité. Or, un être mort ne fait, partiellement ou totalement (dépendamment de l'état de décomposition du corps) plus partie de la réalité. Donc le mort est fou.

Troisième précepte : la folie est une séquelle causée par un traumatisme, pouvant être pré ou post-natal, physique ou psychologique, et qui vient perturber le bon fonctionnement du corps et de l'esprit, peu importe la définition que revêt le mot "esprit" dans le contexte socioculturel énoncé plus tôt. Or, dans une société donnée, on l'a également énoncé plus tôt, la folie se repère (entre autres) à un comportement qui sort des normes. Dès lors, on peut supposer que toute expérience de vie est un traumatisme mineur en soi, car elle contribue à former notre caractère, qui est aussi une forme de folie mineure, puisqu'il nous rend différent des autres. Mais comme tout le monde est différent, tout le monde finit par être pareil car tout le monde a la similarité d'être différent. Ainsi, puisque tout le monde est pareil dans sa folie (même mineure), il faut définir la folie par ce qui est réellement différent, c'est-à-dire par un être qui n'a aucune folie, donc qui n'a jamais subi aucun traumatisme. Or, deux sortes d'êtres ne sont pas soumis à leurs traumatismes : ceux qui ne sont jamais nés, et ceux qui sont morts, et les premiers font, d’une certaine manière, partie des deuxièmes. Donc le mort est fou.

Ainsi, jusqu'à preuve du contraire ou jusqu'à ce que quelqu'un apporte une définition objective de la folie qui exclut explicitement les morts de toute catégorisation, les morts sont plus fous que vous. Faites votre deuil de votre caractère marginal, vous êtes battus d'avance.

Comprendre

Vous êtes tous morts.

Dans la rue des gens, des gens qui n'ont rien à y faire. Des zombies. Des lobotomisés. Ils marchent sans savoir où ils vont, en fait ils ne marchent pas, ils rampent. Ils traînent, leurs corps se frotte contre le sol. Sur celui-ci, la neige dans un léger craquement laisse s'échapper sa complainte. Le sol dort. Le sol ne bouge pas. Il n'est pas énervant. Mais les morts qui bougent, ça, ça m'agace.

Les choses ne sont tellement pas à leur place. Ce qui comprend dort, ce qui n'entend rien marche et écoute. Les sourds sont à l'écoute. Les muets non-sourds se taisent car eux, n'étant pas sourds, savent qu'ils n'entendent rien. Vous n'avez pas idée. Eux comprennent une chose. Comme les aveugles sont ceux qui comprennent qu'en fait on ne voit rien. Vive les aveugles, ils voient loin. Les sourds ont dans la tête la plus belle musique, les aveugles ont dans la tête les plus belles images, l'original, le vrai, l'incompréhensible. Une personne qui ne comprend pas les couleurs voit plus loin que celles-ci. Elle verra le Vide.

Car c'est tout ce qu'il y a à... C'est tout ce qu'il y a... pas...

Un s'arrête et me parle.

- Un peu de monnaie, s'il-vous-plaît ?

Il n'a pas dit "s'il-vous-plaît." Il a dit "siouplè." Je ne comprends pas ce mot. Tant mieux, ça signifie que je vois au-delà.

- Ça va bien, monsieur ?

Il interromp le fil de mes pensées.

- Tu interromps le fil de mes pensées.

- Euh... S'cusez... Vous auriez pas un peu de monnaie, même un cinq cennes, un dix cennes, hein, "siouplè ?"

Ce qu'il est agaçant avec ses néologismes. Ce qu'il est agaçant avec sa bouche qui bouge et bouge et émet des sons et OH se retourne vers quelqu'un d'autre et émet des sons et encore des sons et ne veut pas se taire pour l'amour de...

- Ça va, monsieur ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Alors c'en est trop. Il me saoule. Il m'énerve. Je le hais. Il bouge et fait du bruit.

- Tu es mort, lui dis-je.

Et il tombe raide.

Il a compris.

mercredi 4 mars 2009

Nouvelle Express : On a retrouvé Soron !

http://www.sciencedaily.com/releases/2009/02/090225073359.htm

[ Début de transmission ]

Un autre article qu'on a interviewé et qui désire rester anonyme nous livre quelques révélations troublantes. Voici quelques questions posées à P8QS (Page 8 du Québec Science (nom fictif)).

Singularité Textuelle : What's up ?

P8QS : Dunno. Never been there.

ST : Alors Soron est dans les étoiles ?

P : Il avait tellement la tête dans les nuages qu'il en est devenu un, oui ! Mais ne lui dites pas que je vous ai dit ça !

ST : Alors nous pouvons assumer que l'Anneau a été reforgé, ou qu'il en a créé un autre ?

P : Et vous pensez que ça sert à quoi, la ceinture d'astéroïdes, gang d'épais ?

ST : ...

P : Ouais, ils disent tous ça.

ST : Est-ce qu'il planifie un autre règne de terreur ? Veut-il encore conquérir la Terre ?

P : Vous pis votre *censure* de philogéocentrisme ! Vous pensez vraiment que la Terre est la seule chose digne d'être conquise ? Que vos femmes sont les seules dignes d'être violées ? Que vos rois sont les seuls dignes d'être décapités ? Ben en fait vous avez en partie raison : vous méritez vraiment d'être violés et décapités, tous autant que vous êtes.

ST : Mais encore ?

P : NON, il en a rien à foutre de la Terre, espèce de tarla ! M'a vous dire, la seule raison pourquoi il reviendrait ici, ce serait pour votre jus de bleuet. Il aime le jus de bleuet.

ST : Vous divergez...

P : Je sais. C'était voulu. Pour le moment il vise un système planétaire dans Andromède. La seule chose est qu'il doit trouver le moyen de faire voyager les Orcs dans l'espace.

ST : Alors sa conquête est retardée ?

P : Pas vraiment. Blizzard a donné la bonne idée à Soron de fabriquer une nouvelle espèce, mais il hésite encore entre une copie des Protoss ou des Zerg. Vous pouvez aller sur son blog pour voter, ou téléphonez au 64389-676754-9854698-684365984-579843-2754. Pour parler à un représentant, faites le 7. Mais comme je le connais, il va choisir les Zerg. Toujours les bibittes les plus dégueuses possible, vous savez ce que c'est, vos bébés sont pareils... Surtout quand ils sont morts... Hey, vous savez ce qui est pire que...

ST (lui coupant la parole) : Il nous reste peu de temps, monsieur P8QS, avez-vous un message que vous aimeriez passer à nos lecteurs ?

P : Non. Juste dire bonjour à mon cousin Rashka, fils du mal à la peau rouge et aux dents pointues. Grrrrrrr... Hey, c'était le bon vieux temps, hein ?

[ Fin de transmission ]

mardi 3 mars 2009

Athéreligilisticexpialidocious

Bonjour à tous.

Ce billet est une partie d'une longue série de billets qui entendent donner un avis, je crois plus souvent qu'autrement pertinent, sur un état des choses de la vie réelle vu de l'oeil d'un poète exaspérément lyrique qui préfère parfois se foutre du réel plutôt que le combattre, que ce soit par paresse ou par une douce conviction que les moyens ne justifient pas la fin.

Mais je promets à mon humble auditoire de limiter ce genre de billet à l'avenir, et de plus je promets que le prochain billet consistera en une nouvelle littéraire, un poème, ou quelque chose d'équivalent. Un moment donné, ça va faire, s'occuper toujours du monde ! J'aime bien m'en moquer, le remettre en doute et tester la validité de mes valeurs sur le terrain, mais je laisse aux mains de plus zélés que moi le soin de bâtir quelque chose de réel et de solide dans ce monde un peu piteux qu'est le nôtre.

Je me promenais donc sur le web (parce que toutes les histoires commencent comme ça ; vous allez voir, bientôt on va voir une Petite Sirène de Disney avec un ordinateur waterproof et une connexion wireless), et je remarque, encore et toujours, une discussion, enflammée on s'en doute, à propos de l'existence de Dieu. Notons que le tout a commencé avec une annonce que les autobus de la STM allaient bientôt se doter du slogan "Dieu n'existe probablement pas alors profitez de la vie" ou quelque chose comme ça.

Je décroche.
Je décroche totalement de ce débat qui, selon moi, n'a plus lieu d'être.

On est assez individualistes maintenant pour accepter sans remords que quelqu'un soit religieux ou non. Sacrons-nous donc une petite patience, tout le monde.
Nous savons tous que le conflit est impossible à résoudre de manière définitive avec les arguments qui existent présentement.
Un religieux n'est pas en soi plus ou moins heureux qu'un athée, et vice-versa.
Un athée en soi n'est pas plus ou moins gossant qu'un religieux, et vice-versa.

Il reste évidemment bien des problèmes à régler dans la vie pratique par rapport à cette question. Mais ultimement il existe plusieurs conflits (il me semble, car je ne me rappelle plus des détails) qui me paraissaient très faciles à régler du moment où on n'avait pas de parti pris. Et c'est là le plus dur : la majorité des gens a encore un parti pris, soi pour le oui, soit pour le non, mais peu de gens ont assez d'objectivité pour juste s'en foutre et reconnaître la valeur réelle de l'argument, c'est-à-dire aucune valeur, de part et d'autre.

Vraiment, pour ce qui est de décider de comment agir les uns avec les autres, la religion comme l'athéisme ont dans ma tête la même valeur argumentative que "j'ai une olive fourrée au fromage dans la bouche." Autrement dit, je n'ai plus tellement envie de frencher la personne, mais sinon, ça ne change rien.

Je suis contre la publicité en faveur de la religion, mais une publicité en faveur de l'athéisme, ça fait juste inutilement enfoncer le clou (sans nécessairement chercher à faire de mauvais jeu de mots qui frustrera les chrétiens déjà frustrés par Religulous, quoique j'aime bien l'idée) et serrer la corde à la gorge de la religion. Ça fait franchement provocateur. Qu'on s'assure donc que les autobus marchent bien, ce serait déjà un meilleur investissement de temps, il me semble. Suis-je le seul à sacrer quand il fait -20 degrés au soleil et que je vois trois autobus en ligne passer, étiquettés "Hors-Service" ? Me semble que c'est pas en le cachant derrière un "Dieu n'existe probablement pas" que je vais plus en profiter. Je ne suis pas contre la publicité dans le sens que je m'y oppose, je trouve juste ça inutile et j'espère sincèrement que ça n'aura aucune espèce d'incidence sur la vie des gens. Je pense que le plus beau geste qu'on puisse faire, c'est de ne pas en parler une fois que ce sera sorti au grand jour. Tiens, déjà je me contredis. J'imagine que tout mon avis n'a plus aucune valeur ?

Bref, au bonheur de certains, au désarroi de certains autres et à l'indifférence de la majorité (et je suis satisfait de cette indifférence), je me déclare agnostique, sceptique, je-m'en-foutiste et je-ris-de-votre-gueuliste. Ceci dit, j'encourage plusieurs de mes amis proches (qui se reconnaîtront) à continuer d'argumenter en faveur de l'athéisme dans la face de religieux endurcis ; et j'encourage ces mêmes religieux endurcis à continuer de frustrer ces amis proches au point où ils sentent le besoin d'aller essayer de leur clouer le bec. Si vous me cherchez, je serai dans la deuxième rangée, avec le gros sac de popcorn.

mardi 17 février 2009

Quelques définitions - Partie I

Chien : n.m. Petite créature carrée à la grosse tête, au corps vert et noir, à la petite langue carrée pendante, avec des yeux exorbités et une fermeture éclair qui pend au cou. Il arrive que de cet animal sorte un petit robot.

Code : n.m. Chose que personne ne connaît mais que tout le monde finit par connaître à cause du tarla qui veut pas se la fermer et qui va dire à tout le monde qu'il a un code. Évidemment, la stratégie est de ne pas le croire, alors il vous explique tout en détails pour rendre son affirmation plus crédible !

Congélation : n.f. État de conservation dans lequel la nourriture a la capacité de se placer lorsque la chaleur menace sa fragile et précieuse existence.

Coupe Grey : n.f. Tasse qu'on n'a pas eu le temps de peinturer en blanc.

Digérer : v.t. Gérer à deux.

Elfe : n.m. Ce qu'on obtient en croisant un Gangrel amoureux de la nature, un Ventrue arrogant et un Setite (juste parce que je les déteste).

Encyclopédie : n.f. Endroit où est écrit tout ce qu'il y a à savoir, même ce qu'on ne veut pas savoir, au cas où on aurait envie de le savoir pour le simple but de le savoir et de faire savoir qu'on le sait.

Être "down" : v.f.i. Se coucher à terre, avec option de rouler si on va dans le menu Édition > Activer la roulade automatique.

Exterminator : n.m. (angl.) [1] Chasseur de coquerelles ; [2] Ancien Terminator.

Gandalf : n.g. Ce à quoi ressemblerait Raistlin Majere s'il était faguette et sans ambition.

Hockey : n.m. Hier, le plus grand danger était pour les gardiens de but. Aujourd'hui, c'est pour les joueurs d'attaque. Demain, ce sera pour les arbitres.

Loup-Garou : n.m. Cinq paires de lames ambulantes, très poilues et sentant le besoin constant d'accomplir leur destinée.

Mage : n.m. Humain qui a le pouvoir de faire ce qu'il veut quand il veut où il veut, et qui ultimement ne fait pas grand-chose.

Matière : n.f. La matière, c'est de la vie qui ne fait pas d'effort.

Nain : t.p.n.m. Dit de quelqu'un qui n'a pas d'ami.

New York : n.f. La plus grandes ville du monde au niveau de la population des ponts à l'heure de pointe.

Oeuf : n.m. [1] Chose destinée à être cassée, quoiqu'il arrive ; [2] Serial killer potentiel.

Ordre d'Hermès : n.m. Secte grecque dont le principal rituel consiste à se chausser de sandales avec de petites ailes (aussi disponibles en rose pour les filles) et se lancer en-bas d'une falaise. Ils prétendent tout mettre en oeuvre pour éradiquer la stupidité en ce monde. Le pire est qu'ils ont raison. Sobriquet : Lemmings.

Phénix : n.m. Mouette flambée.

Pourquoi : adv. Adverbe qui, premièrement, n'a aucune raison d'être un adverbe, et deuxièmement, revient sans cesse dnas la tête de certains stéréotypes de personnes, tels : les brutes épaisses, les petites filles gossantes, les petits garçons intelligents, les pots de pétunias et les webmestres. Mot étrangement absent du vocabulaire des fourmis.

Se plaindre : v.i. On ne dit plus ça maintenant. On dit : trouver que les accomodements proposés par El Señor Gobierno ne sont pas si raisonnables que ça compte tenu de la nomenclature courante du point de la liberté d'être ou ne pas être dans la Charte Universelle de la Vie, l'Univers et le Reste.

Sexe : n.m. Sport populaire, le seul où c'est le bâton qui doit rentrer dans le but, et non la ou les balles. Il est pratiqué universellement, mais n'a pas encore connu de séries éliminatoires (du moins, pas de publiques).

Signature : n.f. On s'en balance d'avoir ton nom au complet ou tes initiales, signe le foutu papier !

Souris : [1] n.f. Petit mammifère de chair et d'os qui nous espionne dans nos laboratoires ; [2] n.f. Petit mammifère de plastique qui nous espionne à l'ordinateur pour voler tous nos mots de passe ; [3] v.t. Ce qu'on dit à un dépressif.

Tarrasque : n.f. Monstre en-dessous de mon lit.

Vampire : n.m. Humain qui a besoin de vivre éternellement pour accomplir quelque chose.

Vie : n.f. La vie, c'est juste de la matière qui se la complique.


Légende : [adv.] Adverbe ; [n.m.] Nom masculin ; [n.f.] Nom féminin ; [n.g.] Nom gay ; [t.p.n.m.] Très petit nom masculin ; [v.t.] Verbe transitif ; [v.i.] Verbe intransitif ; [v.f.i.] Verbe franchement intransitif ; [angl.] Angle droit... euh... Anglicisme !