mercredi 18 mars 2009

Mon devoir pour le prochain cours

Une autocritique.

En lisant quelques écrits de Steffen, que plusieurs ici connaissent déjà, je me suis aperçu d'un élément que je savais être défaillant à mon écriture, mais sur lequel je n,arrivais pas à mettre un nom. Et je n'y arrive toujours pas, mais au moins je peux l'expliquer.

Note en commençant : j'utilise le mot "défaillant" de mon propre point de vue ; certains verront peut-être une force dans ce que je m'apprête à critiquer, mais je le considère de mon propre chef comme une limitation.

J'utilise trop de mots. Autant en poésie qu'en prose non-rimée, j'abonde dans un flot interminable d'adjectifs et d'adverbes venant colorer mes images, mais ce faisant, je crois bien malencontreusement rendre mon image un peu floue. Loin de la définir, de la cerner plus clairement par cette cascade descriptive, au contraire, j'enlève au lecteur son idée préconçue, précise, vectorielle (au sens informatique) de la chose, pour lui donner une image toute nouvelle et qui finit par perdre le principal intéressé. Je ne parle pas ici seulement de faire des phrases trop longues, critique qui m'est revenue à maintes reprises, mais surtout de trop la beurrer.

Ce que j'admire de l'écriture de Steffen, c'est sa capacité, évidente selon moi, à dire la même chose en trois fois moins de mots, sans en supprimer une once d'impact. De ce que je remarque, il est aussi capable que moi de faire des phrases interminables et labyrinthiques, mais il peut également choisir les quatre mots qui font d'une phrase un poing fermé en direction de son lecteur. L'avantage de ce style : une meilleure compréhension en général, et des métaphores plus fortes.

(Désolé Steffen, mon but n'était pas nécessairement de faire l'éloge de ta plume, mais il me fallait un bouc-émissaire à pointer du doigt.)

J'annonce donc ce que sera mon défi littéraire dans les prochains mois : m'entraîner à élaguer mes propos. Supprimer le superflus, et utiliser quelques mots forts plutôt qu'une armée de mots faibles. Sans pour autant réduire la taille de mes phrases (j'aime les choses longues, d'aucuns le savent), je m'affairerai à les rendre plus solides.

Je joins à ce défi un autre conseil que l'on m'a donné par rapport à mes nouvelles : on me dit que le lyrisme qui fait le charme de ma poésie empeste dans ma prose non-rimée, et je prends cette critique très au sérieux. Je me donne pour devoir de faire la part des choses, de développer dans mes vers ce rythme que j'aime tant retrouver chez Hugo et Poe, et à faire de mes nouvelles et romans, encore une fois, quelque chose de plus solide, moins onirique, moins coloré pour le simple plaisir de me perdre en délire sentimental et/ou perceptuel.

Mais que le lecteur reste à l'aise ; ce blogue est et restera un jus de légumes de mots savoureux, colorés et pétillants à souhait !

2 commentaires:

  1. Tu ne devrais pas admirer la prose d'un enragé de l'écriture qui ne fait rien d'autre que chier des mots sur la tête des autres.
    Je profite de ton autocritique pour excuser un peu la violence de mes précédents propos sur ce blogue. Je ne rétracte aucun mot, mais je crois pertinent de signifier que l'apparente colère de ma réaction à ton message sur la manif' du 15 mars était plutôt vouée sur un constat général vis-à-vis du rattachement à l'objectivité.
    Que tes lecteurs, lectrices et autres personnalités sachent bien que ma prose virulente est davantage un caractère polémique que j'ai acquis au fil du temps qu'une volonté de descendre la teneur de tes propos à coups de sledgehammer. (ce mot est d'une jouissance !)

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